Un goût sucré et une origine bien sombre. Le café Kopi Luwak, surnommé le café le plus cher du monde, cache un secret trouble qui a suscité une controverse sur la cruauté envers les animaux. Le café est bien plus qu’une substance revigorante. Les véritables passionnés de cette boisson considèrent le moment de la dégustation d’une tasse comme un rituel. À tel point qu’il fait désormais partie de la catégorie des produits gastronomiques et que ses adeptes recherchent avec ferveur les variétés les plus sophistiquées et les plus exquises. Rien à voir avec le café torréfié, mais des grains naturels avec un label de luxe.
Qu’est-ce que le Kopi Luwak ?
Parmi tous ces cafés, le café le plus cher du monde se distingue comme le summum de l’exclusivité. Il s’agit du Kopi Luwak, originaire d’Indonésie, dont le prix exorbitant s’explique par sa production trouble et scatologique. Derrière une gorgée de cette variété de café se cache une saveur tout à fait unique, résultat d’une méthode d’obtention obscure, qui a fait l’objet de controverses.
Le café Kopi Luwak est obtenu à partir des excréments de civettes, de petits mammifères asiatiques semblables à des ratons laveurs avec une queue de singe.
Combien coûte le café le plus cher du monde ?
Une tasse de café Kopi Luwak peut coûter entre 80 et 100 dollars, soit entre 74 et 92 euros environ. Il est donc bien loin de ce que l’on peut trouver dans les rayons des supermarchés, ou même, dans les cafés les plus sophistiqués. Les civettes se nourrissent d’insectes et de petits reptiles, ainsi que de fruits tels que les baies de café.
Ces animaux ont la vertu de cueillir ces graines au moment optimal de leur maturité et, après avoir digéré leur pulpe, ils sécrètent les grains entiers sous forme de fèces. Au cours du processus de digestion, leurs enzymes éliminent l’amertume et l’acidité du café, donnant au Kopi Luwak un goût intense mais beaucoup plus doux que le café traditionnel.
En bref, la renommée et le prix du café le plus cher du monde trouvent leur origine dans les excréments de ces mammifères. Mais la controverse ne s’arrête pas là. Le boom du Kopi Luwak et le tourisme en Indonésie ont conspiré pour créer une chaîne de production de café non éthique.
Le côté obscur du café Kopi Luwak
A l’origine, ce café était collecté dans les fèces de civettes en liberté. Ces animaux attaquaient les vergers pour se nourrir des fruits, et étaient donc considérés comme des nuisibles. Mais avec la production et la demande croissantes de café, les exploitations massives de café ont proliféré.
En conséquence, les civettes sont capturées et confinées dans de petites cages où les conditions sont à la limite de la cruauté. Les grillages et les barreaux blessent les animaux et leur manque de liberté, de mouvements et de conditions de vie atroces sont très préjudiciables pour leur bien-être. Beaucoup tombent malades et se déplacent frénétiquement dans leurs cellules jusqu’à en mourir pour certains. Plusieurs organisations ont dénoncé publiquement la situation et s’efforcent de mettre fin à cette pratique effroyable.
Il s’agit notamment de scientifiques de l’unité de recherche de l’université d’Oxford, d’une enquête de la BBC dénonçant la cruauté envers les animaux et de People for the Ethical Treatment of Animals (PETA). Mais en plus des conditions insalubres des cages, les civettes ne sont nourries que de graines de café. Alors que dans la nature, ils choisissent librement la meilleure qualité et se nourrissent d’autres fruits, d’insectes et de reptiles, dans ces fermes, ils sont contraints de ne consommer que des baies de café. En conséquence, la qualité très appréciée du Kopi Luwak n’est plus la même.
Une situation qui a d’ailleurs conduit de nombreux experts à mettre en garde contre la difficulté de déterminer quand ce café est vraiment libre et quand il provient d’exploitations de masse, avec un étiquetage frauduleux destiné à dissimuler d’où provient réellement le café. Maintenant que vous en savez plus sur son processus de fabrication, avez-vous encore envie de boire une tasse de ce café ou de faire, à contrario, un choix plus éthique ?